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Par Saza1 le 15 Juillet 2013 à 20:07
Il y avait du monde partout, peu importe où l’on regardait. Une foule, une mer de fans... Je ne semblais pas être à ma place, surtout avec mon accoutrement : mon costume noir et mes bottes à talon. On aurait dit que je sortais tout droit d’un film de science-fiction. Mais personne ne semblait m’adresser la moindre attention fort heureusement. Tant mieux. Une star venait d’arriver à Paris, et les rues étaient bondées de policiers, de barrières, et tout un tas d’autres choses de haute sécurité avaient été déployés pour pouvoir protéger ce chanteur. Je ne le connaissais qu’à peine, mais on me l’avait confié pour une mission. Il m’était impossible de refuser, de ne pas allez en mission sans connaitre la cible concernée à protéger. Un jeune garçon, de dix-sept ans, prétentieux, aux yeux châtains, de la même couleur par ailleurs que ces cheveux. Il avait commencé la chanson jeune, et il était connu dans le monde entier désormais.
Je resserre mon blouson, où y sont cachées mes armes, pour éviter qu’on ne les voie. Je m’approche prudemment de la barrière et regarde ma montre : 14h 00. Il est en retard. Je commence à m’inquiéter. Mais bientôt cette pensée fut oubliée et noyée par une mer de hurlement, ce qui me permet de tout de suite savoir qu’il est enfin arrivé... Mais, pourquoi ces filles sont-elles obligées de crier si fort ? Cela me déconcentre, mais en plus elles me font cruellement pitié... Et aussi cruellement mal aux tympans par la même occasion. La star descend de la voiture à 14h 06. Elle a deux minutes et 30 secondes de retard. Est-ce que cela retardera l’exécution ? Oui surement. Ces filles hurlent de plus en plus fort. L’une d’elles, d’environ quatorze ans, se trouvant derrière moi me donne un coup de pied dans la cheville. Je me retiens fortement de m’énerver et de lui casser le bras par conséquent. De ma main droite, je me bouche l’une de mes pauvres oreilles, cette fille-là à une voix tellement aiguë ! Quel est le but de crier pour quelqu’un que l’on ne connaît même pas, et qui en plus semble être aimé par des millions voir des milliards d’autres filles et qui se fiche par-dessus tout éperdument de nous ? Quelle débilité. 14h 10. Bravo, il vient d’encore prendre trente secondes de retard, mais cependant, il est à quelques mètres à ma droite dorénavant, en train de signer des autographes par milliers. Je n’ai jamais réellement compris ce principe de signer une partie du corps, sachant que la fille se lavera juste après... À part si elle se découpe la peau pour garder ce… cadeau . Mais cela me semble très improbable.
Il n’est plus qu’à trente centimètres environ de ma personne lorsque soudainement je reçois un violent coup de coude dans le dos. Je me retourne et me prends gratuitement le poing d’une autre dans le visage. Celle-ci est tellement occupée à tendre sa foutue feuille pour que cette star la lui signe qu’elle ne me calcule même pas. Je me souviens alors subitement de ma mission. Lorsque je me redresse enfin de toute ma hauteur, il est trop tard : l’adolescent est sur la ligne de mire! Alors sans plus attendre et réfléchir, je saute de la barrière me bloquant l’accès à lui et cours dans sa direction. J’entends un bruit sourd. Un coup de feu ! Je me jette sur celui que je dois protéger et me reçois la balle en plein dans l’épaule à sa place.
La douleur est fulgurante. J’ai atrocement mal, mais je me rappelle alors de la condition sociale de l’adolescent. Je me relève malgré que ma tête tourne horriblement, je me tiens l’épaule pour tenter de contenir le sang et d’empêcher qu’il coule. Les gardes du corps entourent très vite le jeune homme qui a juste le temps de lever les yeux vers moi. Ces yeux châtains expriment indéniablement une peur sourde. Je me retourne dans la direction d’où provenait la balle tirée. Les autres doivent surement être là-bas, en train de le coincer.
Un garde, un homme qui doit faire deux mètres de haut (et au moins autant de large) me barre la route. Pas le temps de m’occuper de lui, je lui donne un coup de pied dans l’entre jambe et cours pour éviter que les autres ne m’attrapent. Je saute au-dessus de lui et tire mes deux fusils de ma veste en cuir. Ma longue chevelure vole dans une tresse derrière mon dos ne me gênant pas ainsi dans ma course. Le bâtiment d’en face, comme dans tous les vieux bâtiments chics de Paris, semble magnifique. La douleur à mon épaule est atroce, mais je tente de me concentrer, la douleur, je la connais, j’y suis habitué.
J’arrive devant la façade, je place mon oreillette sur mon oreille droite et tire un couteau de ma veste. Je monte ainsi le mur, plaçant mes pieds là où je le peux, plantant mon couteau dans chaque espace entre les pierres brunes pouvant m’aider à avancer. Je sens qu’en dessous de moi, toute une foule est en train de me fixer, crier, de me regarder. Je ne suis pas habitué à être ainsi observé, ça me gêne, j’ai envie de me retourner et de leur demander d’arrêter de braquer leurs regards sur moi. Mais il faut que je me reconcentre. La douleur à mon épaule est devenue si intense que je me sens fléchir. La douleur me paralyse petit à petit mais je suis bientôt arrivé à l’étage voulu.
Enfin arrivée je balance ma jambe par-dessus la barrière entourant le balcon. En tentant de passer ma seconde jambe, je m’appuie sans le vouloir sur mon bras : grave erreur. Mon bras céda et je me sens glisser. Alors que je me sens basculer et que je tente désespérément en vain de me raccrocher à quelque chose, je sens une main m’attrapant mon bras sain. C’est Mikel. Un autre jeune comme moi qu’on appelle un auxiliaire. Il a les cheveux noirs coupé courts, ainsi qu’un costume coupé a sa taille, il faisait partie des gardes du corps de la star. Il me rattrape et me remonte. Je sens des cris de soulagement en dessous de moi. Je me retrouve dans un vieil appartement, dont certains murs sont délabrés, avec des tapisseries pendouillant dans le vide, et les vieux meubles sont recouverts d’une épaisse couche de poussière.
Il y a un homme plutôt grand au milieu de la pièce, blond et aux lunettes noires en train de sourire. Derrière lui, d’autres agents avancent.
- Vous avez réellement envoyé une minette pour sauver ce traitre . Son foutu sourire en coin me donna envie de le gifler.
Mikel fonce sur lui et lui assène un coup de poing si violent qui lui casse le nez et une dent. Tandis que les deux hommes se bagarrent, je me sens flancher, la balle est rentrée très profondément dans mon bras malgré la distance. Un homme vient vers moins portant une cagoule : ce sont nos supérieurs, et il me demande de montrer mon bras.
Heureusement pour moi, Il y avait une trousse de secours et l’on me soigna en bandant la blessure, j’avale deux cachets pour atténuer la douleur aussi, mais j’ai ressenti toujours un engourdissement croissant dans mon bras. Ce qui n’a rien d’agréable pour moi qui est l’habitude d’avoir libre cours de mes mouvements.
J’entends la foule au-dehors hurlant, mais ce bruit me semble lointain dorénavant. Quatre personnes font irruption dans la pièce : le jeune homme que je suis censé protéger, et trois de ses gardes, dont celui auquel j’ai donné un magnifique coup de pied.
Tous les Auxiliaires enfilent une cagoule à leurs arrivése. Notre but est avant tout de rester secrets. Le garçon aux cheveux châtains tourne la tête vers moi, il y a dans son regard encore quelque chose qui ressemble à de la peur. Cependant il se rapproche de moi, je me colle un peu plus au mur sur lequel je suis adossé. Le contact humain m’horrifie et me dégoute, mais il ne semble pas le comprendre car il me caresse la joue. Après toutes ces années d’entrainements, un réflexe naturel avec mon bras valide arrive et je le saisis à la gorge et force sur mes doigts sous l’impulsion. Mon supérieur m’arrête juste à temps, il me regarde à travers sa cagoule puis me gifle.
- Rappelles-toi, ta mission. Compris ?
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