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     Je viens de quitter l'hôpital, il fait nuit mais je suis dehors et je vais rejoindre l'hôtel de Matthew. 

     
    Ma blessure est douloureuse mais heureusement j'ai gardé le bandage et j'ai pensé à voler quelque médicament pour soulager mes douleurs. Je marche pied nus dans la rue, dans ma chemise blanche de l'hôpital. Il y a peu de gens sur la route et je ne cherche pas à me faire remarquer alors je me cache dans les ombres de la ruelle à chaque fois que je vois un humain. 
     
    Je marche durant une demi-heure, puis une autre demi-heure avant d'arriver dans la ruelle de l'hôtel. Il n'y a personne dehors mais je sais que des personnes sont venues en masse au même endroit quelques heures plus tôt. Encore des fans qui devaient acclamer Matthew. 
     
    Je cherche un moyen de monter la façade de l'immeuble sans que personne ne me voie. La façade principale est donc à exclure, je décide de contourner l'entrée principale et j'arrive dans une arrière ruelle plutôt miteuse. Les poubelles de l'hôtel sont accumulées dans cette petite rue et les odeurs y étaient très fortes. Je me force à l’ignorer et regarde le mur. 
     
    Il y a une gouttière qui monte le long du mur en brique, puis il y a une petite corniche à chaque étage. L'hôtel à cinq étages en plus du rez-de-chaussée, et bien sûr Matthew habitait au tout dernier. Je monte ma robe d'hôpital pour voir l'état de ma blessure car elle commence à me faire mal. Je décide de me reposer un peu de cette longue marche avant d'escalader la façade. Je me casse entre deux poubelles mais fait attention que mes longs cheveux bleu ne touchent pas le sol. Une dizaine de minute après je décide de grimper le long de la gouttière, l'odeur de vient de plus en plus insupportable et plusieurs rats courent à coter de mes doigts. Je pose mon pied dans un clou de la gouttière et tire avec les bras le reste de mon corps.
    Je suis tout en haut de l'hôtel, je m'accroche à la gouttière et reprend mon souffle. Ma blessure me fait si mal que j'ai les larmes aux yeux. Je reste quelques minutes ainsi en train de faire un câlin à la gouttière avant de me mettre sur la corniche pour entrer par la fenêtre de Matthew. J'arrive enfin à coter de la fenêtre je tapote sur la vitre, heureusement je vois la lumière de la salle de bains allumé. Matthew arrive en caleçon et avec une brosse à dent dans la bouche. Il me regarde avec étonnement, et sa bouche s'ouvre de plus en plus. Son dentifrice commençait à couler le long de sa brosse à dent. Je tape une seconde fois en souriant contre la fenêtre. Matthew réagit et vient m'ouvrir, au moment où il ouvre la fenêtre il me balance:
    - Tu connais le mot porte? C'est une invention que les humains utilisent beaucoup tu sais? Ma parole tu pue! 
    Je saute par la fenêtre et le regarde je sens que je souris et je lui réponds:
    - Je vais allez prendre une douche alors!
    Aussitôt dit, aussitôt fait je me dirige vers la salle de bains et lui plaque la porte au nez. La salle de bains est immense, devant moi ce trouve un mur entier composer d'un seul miroir. Il y avait un jacuzzi, une baignoire et une douche qui devait pouvoir contenir cinq personnes. La salle de bains avait trois "étage" pour accéder à chaque étage il fallait monter trois marches faites en marbre noir. Au dernier étage ce trouvait le jacuzzi au second la baignoire et la douche et au premier les lavabos ainsi que les toilettes. Je me demande comment les gens importants font pour ne pas se perdre, l'immense miroir semble me narguer. 
    Je me regarde dans ce reflet et je me pose une question qui me trotte dans l'esprit. Une question que j'avais pensé régler après le départ de Mikel à l'hôpital, que devais-je faire de mes sentiments pour Mikel et Matthew? Je tends ma main pour toucher mon reflet comme si je souhaitais que mon reflet me dise les réponses à cette question. Mon reflet me regarde avec un air impassible, mes yeux ne disent rien, mon sourire c'est effacer aucune trace de ce que je pourrais ressentir.
    Soudain dans la pièce à coter j’entends des bruits, un cri aigu. Aussi rapidement que j’en suis capable je me ré-habille. J’ouvre en trombe la porte et là je vois…
    Là je voie une jeune fille de l’âge de Matthew. Blonde, cheveux lise et long. Les yeux d’un vert pétillant un sourire blanc et large. Je la vois attraper la tête de Matthew à pleine main et posa sa bouche pulpeuse recouvert d’une couche de gloss. 
    Sans perdre mon temps je saute sur la fille et l’écarte de Matthew. Je ne connais pas ou à peine les gestes que les Hommes libres font. Cependant ce geste je le connais, embrassez quelqu’un je sais ce que ça veut dire. Je sens une main sur mon épaule, Matthew me regarde avec délicatesse et m’informe que Daisy est une amie.
    Je le regarde, puis tourne ma tête vers la jeune fille. Elle me regarde terrorisée puis s’exclame :
    - Aaah ! Mais tu es la cousine de Matthew ! Il l’a mis sur son compte Twitter ! Enchantée !
    Puis avant que je n’aie le temps de réagir elle s’avance vers moi et me colle deux grosses bises sur chacune de mes joues.  Je la repousse sans ménagement et m’écarte de Matthew. Quelque chose à l’intérieur de moi me plonge dans un vide. J’ai l’impression d’avoir raté une marche, de tomber dans le vide…
    Daisy s’approche de Matthew puis lui sautant littéralement dans les bras l’embrasse d’une passion non cachée. La star l’écarte avec douceur de lui avant de tourner un regard vers moi. Il y a une lueur de je-ne-sais-quoi au fond de ces yeux. 
    - Je vais faire ma ronde, dis-je. Je… Je ne vous dérangerais pas.
    - Attends Linda…
    - S’il te plait ne prononce pas mon prénom à voix haute.
    Puis sans attendre une minute de plus, Daisy prend la main de Matthew et le fait s’assoir sur le lit. Je ne veux pas les regarder une minute de plus j’ouvre la fenêtre et saute à l’extérieur. Avec mon agilité que j’ai acquise tout au long de mon apprentissage pour devenir une Initié puis une Auxiliaire j’arrive à grimper sur le toit et je m’assois sur les tuiles de l’hôtel. 
    Je suis encore en chemise d’hôpital cependant je ne sens pas le froid mordant de Paris. Dans la nuit je vois les lumières de la tour Eiffel qui sont des couleurs chaudes. Elles éclair la nuit comme le ferait une étoile, la seule différence c’est que ces lumières touchent la terre ferme, et ramène à la réalité chaque personne regardant ces lumières.
    Je reste sur le toit toute la nuit, je ne veux pas redescendre dans cette pièce où il y a cette fille. Les sentiments sont dangereux. Cette phrase me hante, et me transperce le cœur comme une flèche. Mikel tu as raison, tu as mille fois raison, pensais-je en me mordant le poing.
    Mes longs cheveux lâchés me cachent dans la nuit. Je suis blessée au ventre. Je porte une chemise d’hôpital à minuit passé sur un hôtel sept étoiles. Quelques larmes s’échappent de mes yeux mais je reprends vite le contrôle de mes sentiments.
     
     

                              


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